Passionnée des animaux, je suis bénévole, quand je le peux, dans un refuge pour lapins. J’y ai beaucoup appris et cela me permet aujourd’hui de mieux veiller encore au bien-être de mes trois lapins nains qui vivent en liberté dans mon appartement. Mais ils n’ont pas toujours été propres. Et cela aurait pu virer au cauchemar si humains comme lapins avions campé sur nos positions…

Nous avons donc appris à parler leur langage…

✨ Un lapin est propre par nature. Il va retourner faire ses besoins au même endroit. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il a été dérangé ou que d’autres facteurs sont entrés en cause.

Pour apprendre la propreté à un lapin, il faut commencer par lui attribuer un petit territoire. En général, assez grand pour qu’il puisse sauter, courir, etc. (pour les débutants, un lapin n’est pas du tout fait pour vivre en cage, voici un site que vous en expliquera les raisons en détails), mais assez petit pour qu’il apprenne à être propre.

A la première occasion où votre lapin urine à côté de son bac, prenez-le gentiment et mettez-le dans sa litière en lui disant « dans ton bac », « ici », etc. A vous de voir ce qui vous vient le plus naturellement. Il va finir par comprendre et vous pourrez ainsi étendre son territoire. C’est une étape très importante dans l’éducation de votre lapin. Il est vraiment déconseillé de s’en passer.

✨ Un lapin, comme nous, a sa propre personnalité, ses envies, ses émotions et, à l’instar du chien ou du chat, il peut s’oublier ou faire à côté de sa litière du jour au lendemain. Ainsi, un lapin propre et bien éduqué peut se transformer en un petit monstre qui fait ses besoins partout, sans que vous ayez eu le temps de dire ouf.

Voici les facteurs qui peuvent participer à ce changement de comportement.
NB : attention, ils ne sont pas exhaustifs et il faut toujours se demander avant tout s’il n’y a pas un problème vétérinaire derrière le changement de comportement.

⬇️ Facteur n°1 : votre lapin n’est pas stérilisé

Dès la puberté, dites bonjour aux jets de pipi en hauteur et bagarres sanglantes… Ça sera le cas chez vous si vous ne faites pas stériliser vos lapins. Normalement, si vous avez pris un lapin dans un refuge, il a été stérilisé. Mais ce n’est malheureusement pas le cas des animaleries ou des éleveurs.

Mâle, comme pour femelle, il est pourtant indispensable de les castrer ou de les stériliser pour ne pas risquer de reproductions non souhaitées. En effet, il y a énormément de lapins dans les refuges ou à la SPA à cause de négligence. Les gens s’en débarrassent dans des cartons, des sacs dans la forêt et même les « oublient » dans des trains. Ils n’ont pas été prévenus de ce que signifiait réellement avoir un lapin et perdent pied.

C’est pourquoi il est vraiment important de faire de la prévention et d’informer les gens sur ce qui les attend. Quand on prend un chien, on se renseigne n’est-ce pas ?

Mentionnons également que les faire se reproduire chez vous va vous apporter beaucoup de problèmes sans oublier toutes les erreurs dramatiques que vous pourrez faire en tant qu’amateur. Nous ne sommes pas préparés à une naissance qui se passe mal ou à une maman qui mange ses petits, trop faibles. Ou encore à une lapine qui porte tous les deux mois et en meurt d’épuisement. Car une lapine à peine remise d’une naissance peut retomber enceinte… (Encore une chose à savoir dans le monde des lapins).

NB : et, enfin, cela permet d’arrêter les sélections et les reproductions de races à problèmes telles que les lapins satins qui souffrent dès qu’ils sont bébés à cause des os mous que l’homme a créés. Yuki en faisait partie et c’est à cause de ces manipulations génétiques qu’il est décédé, à l’âge de 3 ans, faisant abcès dentaire sur abcès.

La surpopulation de lapins n’est pas la seule raison de la castration. Il y a également une question de santé. Les femelles non stérilisées seront sujettes aux tumeurs et les mâles non castrés au cancer des testicules et au stress de la vie, voulant sans cesse protéger leur territoire, toujours à l’affût de tout. Cela ne sera reposant pour personne.

Rajoutons qu’ils vont se battre beaucoup plus entre eux si vous avez adopté, sans le savoir, deux mâles ou deux femelles. Car le sexe des lapins n’est facilement repérable quand ils sont bébés. C’est l’une des raisons pour laquelle il faut privilégier les refuges. Vous n’aurez donc pas de mauvaise surprise… Comme moi, par exemple, avec Kit (précédemment appelé Kitty)…, un petit mâle censé être une femelle… Je vous en parle bientôt.

⬇️ Facteur n°2 : les conflits de territoire avec ses congénères lapins

Les lapins sont très territoriaux. De ce fait, il aura tendance à marquer son chez-lui de son odeur – l’urine de lapin est très forte et son odorat très sensible. Un intrus aura donc une seule envie, fuir.

Dans la nature, il peut arriver que rien qu’à l’odeur, un lapin sur le territoire d’un autre fasse une crise cardiaque. C’est donc dans de joyeuses flaques d’urine que vous risquez de marcher si la présentation entre congénères ne s’est pas bien déroulée.

Une fois les présentations faites dans les règles, réduisez le territoire de vos lapins (si possible en territoire neutre) pour qu’ils prennent leurs marques et trouvent leurs repères (comme vous le feriez pour des bébés lapins).

Et en cas de doute, contactez un refuge…. En effet, la cohabitation entre lapins répond à des règles strictes que les refuges maîtrisent parfaitement. Vous pouvez donc leur confier vos petits protégés en toute confiance.

⬇️ Facteur n°3 : un territoire trop grand

Un lapin va, normalement, faire ses besoins au même endroit. Mais il se peut qu’il perde pied à cause d’un territoire trop grand. Il va alors commencer à faire ses besoins à côté et en plein dans le passage. Une seule solution : restreindre temporairement le territoire pour qu’il reprenne ses repères, reprendre l’éducation, ne rien lâcher et le mettre, à chaque fois, dans son bac. Et quelques fois changer la litière de place et la mettre à l’endroit où il s’oublie. Il faut être lucide, cela ne s’apprend pas en deux jours.

C’est une éducation qui prend du temps et qu’il faut, de temps en temps, mettre à jour. C’est comme pour un enfant, ce n’est pas un jeu, c’est un apprentissage, long et prenant. Mais cela en vaut la peine, je vous le promets. A l’heure actuelle, Kit, mon lapin brun, vient dormir à mes pieds, sans jamais s’oublier. Un litière est à leur disposition juste sous le lit.

⬇️ Facteur n°4 : autres

Il peut y avoir également d’autres facteurs qui ne proviennent pas de problèmes vétérinaires. Les supports trop mous, du style matelas, canapés, qui stimulent leur vessie. Il faut donc beaucoup de patience et des alèses (type incontinence ou bébé) posées au pied du lit sur lesquelles vous mettrez votre lapin dès qu’il s’aventure trop loin… De ce fait, il apprendra où se trouve sa place et, petit à petit, avec une éducation stricte mais douce, il saura gérer ces supports un peu particuliers.

Une alimentation trop riche en verdure diurétique peut également être la raison de la malpropreté de vos lapins. Style céleri branche, endive, etc. A voir avec votre vétérinaire… n’hésitez pas à suivre les listes de légumes que les lapins peuvent manger. Il faut toujours, bien entendu, leur laisser leur bol d’eau qui doit être à volonté et rempli d’eau fraîche.

A ce propos, pour parler de mon expérience, nous avons justement rencontré des soucis de malpropreté avec notre lapin brun, Kit. Il a mis plus d’une année à être propre. Il nous a fallu, pour y arriver, deux étapes. Dès qu’il a été en liberté, il a commencé à faire ses besoins ailleurs que dans la litière commune. Il mangeait, buvait dans les mêmes bols que son ami Yuki mais les pipis étaient tous à côté alors que Yuki était propre.

Nous avons donc fait appel à une communicatrice animalière pour savoir ce qui se passait, car au niveau vétérinaire, tout était en ordre. Il en est ressorti que sa maman ne lui avait jamais appris à faire ses besoins au même endroit, mais qu’il savait comment faire car il avait observé son compagnon. Il n’y était simplement pas habitué. Nous lui avons donc encore expliqué et le félicitions dès qu’il faisait dans sa litière, car ce n’était pas inné pour lui, à l’inverse de Yuki. Mais il continuait de faire des pipis à côté de sa caisse… Nous avons donc refait faire une communication et il nous a expliqué qu’il était d’accord de partager beaucoup de choses mais que la litière, ah, ça, non… C’était trop demandé.

Au début, nous étions sceptiques. Cela occasionnait des frais et du travail supplémentaires… Mais comme il continuait à faire à côté, nous avons essayé de lui installer une autre litière… Le résultat ne se fit pas attendre. Le lendemain, il y faisait ses besoins. Tous, sans exception. Avec son caractère bien trempé, il refusait de partager sa litière, c’était tout simple… Le cliché du lapin tout mignon, un peu bête dans sa cage qui ne s’exprime pas, envolé – et heureusement 😊.

Aujourd’hui, il lui arrive de faire, de temps en temps, comme le ferait un chien (ou un chat), devant la porte pour nous faire passer un message. Avec un peu d’intuition, on comprend et on agit vite. Car avoir un lapin, c’est ça aussi, se remettre en question, l’écouter et dialoguer. Là, par exemple, pendant que j’écris, Cracotte est monté sur mes genoux et essaie de marcher sur mon ordinateur ou du moins tente de comprendre ce que je fais et attirer mon attention . Un lapin déteste être ignoré…

Le facteur d’une litière trop sale peut aussi être un facteur handicapant. Il y a quelques temps, Kit m’a fait part lors d’une communication animale, (car il faisait de temps en temps à côté) qu’il voulait que je change sa litière plus souvent. Avec son odorat très développé, elle lui était difficile à supporter. Normalement, je lui changeais tous les trois jours pour éviter qu’il ne perde ses repères, comme cela est recommandé. Mais à sa demande, j’ai opté pour tous les deux jours. Et il n’a plus fait à côté.

La propreté de la litière est aussi importante, autant que la taille. On a pu observer que Cracotte, plus petit que les autres, n’aimait pas les rebords trop hauts. On a donc pris des litières pour chatons et sa malpropreté a disparu. Avec les lapins, c’est ça aussi. Il ne faut pas s’asseoir sur ses acquis. Cela peut changer du jour au lendemain. Cela demande, à nous êtres humains, un bon exercice mental. Et, de ce fait, on ne s’ennuie jamais 🙂

En ce qui concerne les pétoles, il faut savoir que l’estomac du lapin est très court et qu’il digère presque automatiquement. De ce fait, il lui est plus dur de retenir ses pétoles. Une astuce pour qu’il n’en fasse quasi pas à côté, c’est de mettre sa tour de foin dans son bac à litière. Il mangera et fera ses pétoles au même endroit, vous assurant ainsi de ne pas en avoir partout dans votre intérieur.

Attention cependant, les granulés bouleversent tout. Peu recommandés car ils ne participent quasi pas à l’usure des dents et sont très caloriques (sauf éventuellement l’hiver pour les lapins de dehors ou en tant que friandises exceptionnelles mais toujours « grainless » – sans céréales, et avec le plus de fibres possibles – voir mon document à télécharger dans médias), ces granulés vont, en plus, participer à la malpropreté de vos lapins qui ne vont pas forcément rester dans leur bac pendant qu’ils en mangent.

Pour résumé, mes trois lapins ont quatre litières. J’aime à dire que c’est comme pour les chats : une litière par lapin + une. Cela leur permet d’avoir chacun la leur, chacun leur espace. Même s’ils en switchent de temps en temps. C’est avant tout un état d’esprit pour eux. Après, c’est vrai, Cracotte et Princesse A., plus jeunes que Kit, ont eu plus de mal à retrouver leurs repères. Ils ont aussi un passé plus traumatisant. Mais je ne lâche rien et je sais qu’à force de patience et persévérance, ils feront aussi bien que Kit. C’est pourquoi je n’hésite jamais à les féliciter et à les encourager à aller dans leur litière. (Mais je ne les compare jamais ou les disputes de jalousie commencent).